Mardi 28 septembre

-           C’est normal les hauts et les bas dans la vie, dit Lucie, après avoir trinqué à mon bonheur retrouvé avec Jules (qui n’est pas encore arrivé au Corner. Est toujours en retard).

-           Moi, je préfère les va-et-vient, lance Nathalie. D’ailleurs, côté sexe, ça se passe bien avec Jules ?

-           Quelle question, s’offusque Lucie. D’abord, y’a pas que le sexe dans la vie.

-           Tu as raison. Y’a aussi le cul, la bouche, les seins. Et sûrement plein d’autres endroits insoupçonnés.

-           Il y a surtout les sentiments, sermonne Lucie.

-           Ah, çaaaaa ! soupire Nath’. Si tu veux. Les uns n’empêchent pas les autres.

-           Tout est une question de priorité, dis-je.

-           Tu veux dire d’ordre ? me corrige Nathalie. Moi, je commence par le sexe. Pour les sentiments, j’ai le temps. Un mec, c’est comme une fringue. T’en vois un qui te plait, tu l’essayes. S’il te va, tu l’achètes. Et s’il te va super bien, tu le quittes plus.

-           T’es pas obligé de l’essayer dès que tu le vois. Tu peux repasser plusieurs fois devant la boutique…, lance Marie.

-           Et risquer de te le faire chiper par une plus rapide que toi, certainement pas, proteste Nathalie.

-           Et quand t’en as marre, tu le jettes ? questionne Lucie. Comme les vieux pulls ?

-           Ou tu les donnes ! On connaît toutes une pauvre fille qui n’a jamais rien à se mettre et qui est ravie d’hériter de vieilleries.

-           …

Les filles font une drôle de tête.

-           Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce que j’ai dit ENCORE ? soupire Nath’.

-           Rien, grimace Mag’. Je me demandais juste si je t’avais remerciée pour les deux chemisiers que tu m’as donnés au printemps dernier…

-           Et moi ? interroge Marie. Je t’ai payé le tailleur rouge que tu m’as gentiment apporté la semaine dernière parce que tu ne supportais plus la couleur ?

-           Arrêtez les filles, ça n’est pas pareil. Nous sommes amies. Elle attrape Marie et Magali par le cou et les embrasse sur la joue.

-           Pour en revenir aux mecs donc, tu les refiles comme tes vieilles fringues ? je demande.

-           Pourquoi ? Tu as repéré dans mon placard quelque chose qui te plait.

-           Nooooon, je  m’insurge. J’ai ce qu’il faut dans mon armoire personnelle.

-           Mieux, dans ton lit ! corrige Marie.

Nathalie se ressert un petit coup à boire.

-           Et justement, à propos de lit, ça se passe comment avec Jules ? elle redemande.

-           Pas à me plaindre, je réponds évasivement.

La nuit après mon anniv’ a été super-top-géniale-miam ! Mais ne vais pas entrer dans les détails…

-           Si, justement, c’est les détails qui nous intéressent, hurle Marie, très dévergondée tout à coup.

-           Ah non, crie Lucie. Moi, je ne veux rien savoir de la vie sexuelle de mon cousin.

-           Cousin par alliance, corrige Magali.

-           Peu importe. C’est la famille, répond Lucie.

-           Et alors ? soupire Nathalie.

-           Est-ce que tu voudrais savoir ce que ta mère fait au lit ? demande Lucie.

-           Je le sais déjà. C’est elle qui m’a tout appris. Le sexe, c’est de famille.

-           Même les soirées foot ? interroge Mag’.

Nathalie sourit.

-           Non, ça, c’est ma touche personnelle.

***