Samedi 4 septembre
Gloups. Gloups.
Je bois la tasse à chaque fois que mon bras passe par-dessus ma tête. Jules, lui, fend l’eau comme une torpille.
L’amour me fait faire n’importe quoi. Comme aller à la piscine un samedi matin alors que ma dernière expérience du même genre (avec Paulo, il y a quelques semaines) m’avait refroidi. Me voilà donc nageant entre deux rangées de bouées rouges et jaunes derrière mon chéri. Nathalie est de la partie. Elle trouve que pour une fois qu’elle boit de l’eau, même avec du chlore, ça ne peut pas lui faire de mal. Faut dire que ça la change de la bière qu’elle ingurgite lors de ses soirées foot.
- Depuis que je passe ces quelques soirées à regarder des matchs, je me suis ouvert l’esprit, elle me dit, accoudée au bord du grand bassin.
- Je pense surtout qui ce sont tes cuisses qui se sont ouvertes.
- Je suis plus tolérante.
- Qu’est-ce que tu entends par tolérante ?
- Plus à l’écoute des autres. Plus proche.
- Ça pour être proche, tu es très proche. Dessus même. Ou dessous, d’ailleurs.
- Jaloux !
- De toi et de ta horde de supporteurs assoiffés de sexe ? Pas vraiment ! J’ai ce qu’il faut à la maison.
- En parlant de ça, c’est quand que Jules et toi vous mettez ensemble ?
- Nous sommes déjà ensemble !
- Je veux dire que vous habitez ensemble…
Excellente question que je me suis déjà maintes fois posé et à laquelle je n’ose pas répondre. Et que j’ose encore moins lui poser.
***
Considérons les choses plus simplement : il a une brosse à dents chez moi ; et moi, une chez lui. C’est déjà un premier pas, non ?!
Le week-end, on le passe ensemble. Il vient aux soirées avec les filles. Et ma mère a son numéro de téléphone portable. Si c’est pas un signe, ça ?!
***
- Est-ce qu’il lave tes chaussettes ? m’a demandé un soir, Magali.
- Ben, non, j’ai répondu.
- Alors, vous n’avez pas encore atteint un degré d’intimité couplesque.
- C’est pas non plus un teinturier, j’ai dit en haussant les épaules.
- D’accord mais, par exemple, Lucie lave les chaussettes de Martin.
- Ok, mais c’est pas ce que je préfère, a répondu Lucie. Si je pouvais m’en passer, je ne crois pas que ça entraînerait l’annulation de notre mariage…
- T’en sais rien, a répondu Nathalie. Tu te souviens : « pour le meilleur et pour le pire » ?.
Oui, ben, moi, je préfère le meilleur : les petits-déj’ au lit, les câlins sous la couette, les bisous volés dans les cabines des magasins. Et ses sourires qui dévoilent des dents blanches.
***