Marie 5 - 4

Un homme s’en va, un autre arrive. Ma vie est peu comme un  camping au mois d’août. Sitôt qu’un emplacement se libère, un nouveau vacancier s’installe. Le problème des vacances, c’est qu’on sait bien que ça ne dure pas toute la vie. Et le problème du camping, c’est qu’on y dort mal, on y mange mal et c’est l’horreur pour faire la vaisselle.

Question : La vie avec moi est-elle comme au  camping ? Un enfer…

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Combien ai-je d’étoiles ? Une, deux ou trois ? Ca me consolerait un tantinet de savoir que je suis un camping catégorie Luxe. Avec une grande piscine pour se détendre et une discothèque où on ne passe que des vieux tubes disco et surtout ceux de Abba.

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Un autre homme a quitté ma vie : Paulo. Il est en vacances avec son pépé et sa mémé (j’aime bien dire ça parce que je sais que la mère de Marie déteste qu’on l’appelle « mémé » !). Paulo absent, Marie de retour de New-York, je vais pouvoir retourner dans mon petit chez moi. Et m’occuper de mon petit Arnaud !

-         Ah ? Marie a l’air très déçue. Je pensais que tu resterais un peu plus longtemps.

-         Tu n’as plus besoin de moi, non ?

-         Non. Enfin… C’est agréable de t’avoir ici. Surtout pendant que Paulo n’est pas là. L’appart’ est un peu moins vide.

Je me rends compte qu’après toutes ses années, je ne connais pas vraiment Marie. Je la voie toujours qui court à droite, à gauche, menant de front sa vie d’avocate réputée et de mère de famille attentive. Elle a l’air épanouie, ma foi.

-         Je ne me plains pas…

-         Mais ?

-         Mais rien !

-         Depuis Marc-Henri, je ne t’ai connu aucun homme !

-         Et Paulo ? me dit-elle avec un petit sourire.

-         Hummm.

-         Quoi, « hummm » ?

-         Comparons ce qui comparable. Paulo est ton fils, rien à voir avec un mari.

-         Pas envie de me marier.

-         Disons au moins un petit copain.

-         Pas besoin d’un mec, je suis déjà assez occupée comme ça.

-         Et d’un mec qui s’occuperait de toi ?

-         Non, ça va.

-         Alors, pourquoi je suis là, moi, si tu peux te débrouiller toute seule ? Reconnais que la vie est plus facile quand on est deux.

-         Ca ne marche pas à tous les coups. Je n’ai pas l’impression que 100 % des gens mariés ou en couple soient super heureux. Sinon, il n’y aurait pas autant de divorces.

-         Et les avocats seraient au chômage !

-         Exact ! Elle sourit. Un peu crispée.

-         Parce qu’il y a des gens qui n’arrivent pas à vivre en couple, tu trouves que ça ne vaut pas la peine d’essayer !?

-         J’ai déjà donné. Merci.

-         Une fois n’est pas toutes les fois. Et puis franchement, ton histoire avec Marc-Henri n’avait pas grand-chose à voir avec une histoire de couple.

-         Tu veux que je fasse quoi ? Que je sorte tous les soirs ? Que je passe mes nuits dans des bars ? Que je drague tout ce qui passe? Que je me réveille le matin à côté d’un inconnu ? C’est ça que tu veux ? Que je fasse comme toi ?

Aie.

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